Étude Xerfi : l’activité des coops devrait chuter de 0,5 % par an d’ici 2023
D’ici 2023, l’activité des coopératives agricoles françaises devrait céder 0,5 % chaque année, selon la dernière étude de Xerfi.
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Le groupe Xerfi vient de publier une nouvelle étude sur les coopératives agricoles réalisée par Matteo Neri, directeur d’études Xerfi Precepta : « Les nouveaux défis des coopératives agricoles– Perspectives de croissance à l’horizon 2023, leviers de développement et évolutions du jeu concurrentiel ».
Selon cette étude, l’acquisition du groupe Soufflet par InVivo devrait faire bondir le chiffre d’affaires du périmètre coopératif français de 5 Mds€, le portant ainsi à 90 Mds€ à la fin de l’année 2021. Toutefois, l’activité des coopératives devrait céder 0,5 % par an d’ici 2023.
Prix des matières premières et séparation en cause
La faible hausse du prix des matières premières agricoles est notamment pointée du doigt par l’étude. « Les prix des matières premières augmentent, mais, en moyenne annuelle, la progression est beaucoup trop faible, ce qui inévitablement impacte le chiffre d’affaires des coopératives », explique Matteo Neri. À cela s’ajoutent le renforcement des pressions déflationnistes des industriels et des distributeurs et la baisse des volumes disponibles.
La séparation du conseil et de la vente effective au 1er janvier 2021, dont l’impact affiché par les politiques publiques est la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, devrait également avoir un impact sur le chiffre d’affaires des coopératives. « Cela va entraîner une hausse de la concurrence sur les activités de négoce en agrofourniture, souligne Matteo Neri. Historiquement, la vente d’agrofourniture contribue fortement au chiffre d’affaires des coopératives. »
Cinq enjeux clés à relever
Dans cette étude, Matteo Neri s’est ainsi penché sur les cinq enjeux clés que doivent relever les coopératives pour contrer cette dynamique, à savoir :
- Conjuguer stratégies de croissance et préservation du modèle coopératif.
- Gagner en compétitivité pour faire face à la concurrence des nouvelles puissances agricoles.
- Structurer les filières agricoles pour (re-)devenir price maker.
- Assurer la pérennité du lien avec les adhérents.
- Contrer la concurrence des groupes privés dans les métiers de l’agrofourniture.
Sept pistes de développement
Il a également identifié sept stratégies et axes de développement des coopératives agricoles et les a mis en perspectives par différentes études de cas centrées sur différentes coopératives telles que la Cavac, Agrial ou encore Limagrain. Parmi ces sept pistes de développement, on retrouve notamment l’amélioration de la gouvernance pour éviter les crises de représentativité, l’atteinte d’une taille critique pour générer des gains de compétitivité et peser davantage sur l’aval, ou encore la recherche de nouvelles sources de financement avec les placements privés, les émissions obligataires et la création de sociétés holding.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :